ARRÊT PLU LANESTER 28 FÉVRIER 2019 – INTERVENTIONS D’ALEXANDRE SCHEUER (FI)

Lanester-CreditGerardDarris
Crédit : Gérard DARRIS

« En 2015, en Conseil municipal de Lanester, nous lancions la révision générale du Plan local d’urbanisme (PLU) dont la dernière version avait été approuvée il y a bientôt 10 ans, en juillet 2009. Nous pouvons remercier l’ensemble des agents qui ont travaillé à l’élaboration des documents et à l’animation des multiples réunions. Le travail n’est pas achevé, mais le plus important est passé. J’adresse un salut particulier à Patrice Johan, qui s’est fortement impliqué dans ce chantier et était toujours disposé à nous éclairer lors des réunions du Comité de pilotage (COPIL) et même en dehors. Nous pouvons inviter les citoyennes et citoyens, qui souhaitent se pencher sur la question, à consulter la note de synthèse du projet de PLU : 16 pages qui donnent un aperçu global d’une série de documents relativement volumineux, une bonne entrée en matière.

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Comme l’exposent les documents qui ont été mis à notre disposition, pour préparer cette séance, et qui ont accompagné les travaux du COPIL, les objectifs de développement durable des PLU sont définies dans le Code de l’urbanisme (article L.121-1). Ces objectifs visent notamment à assurer un équilibre entre l’urbanisation et la préservation du patrimoine et des espaces naturels et agricoles, et à garantir une qualité urbaine, architecturale et paysagère. Ils visent également une diversité des fonctions urbaines, une mixité sociale dans l’habitat et enfin, les objectifs de taille que sont la réduction des émissions de Gaz à effet de serre (GES), la maitrise et production d’énergie, la préservation de l’environnement et des ressources naturelles, la prévention des risques et nuisances, etc.

À Lanester nous avons souhaité développer les liens entre les quartiers, tout en affirmant le centre-ville et en valorisant le potentiel environnemental et l’aménagement urbain. C’est pour cela que la politique urbaine consistera à reconstruire la ville sur la ville en préservant les espaces naturelles et agricoles. Nous assumons notre situation stratégique de 2ème ville de l’agglomération, ce qui nous amène à améliorer notre image par la valorisation de nos atouts et à travailler, notamment, sur les aménagements liés aux déplacements. C’est dans la ligne de l’Agenda 21 que nous allons poursuivre, avec le PLU, le développement communal tout en maitrisant les espaces, en accueillant de nouveaux habitants et en préservant et valorisant le cadre de vie de la population.

Le PLU s’inscrit dans la ligné des documents supracommunaux avec lesquels il doit être compatible : le SDAGE (Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux), les SAGE (Schéma d’aménagement et de gestion des eaux) du Scorff et du Blavet, le SRCE (Schéma régional de cohérence écologique), le PLH et le SCOT.

Après le débat que nous avons mené autour du PADD (Projet d’Aménagement et de Développement durables), en novembre 2017, nous allons arrêter le PLU avec son rapport de présentation, son règlement écrit et graphique, ses Orientations d’aménagement et de programmation (OAP) et ses Annexes. Les grandes orientations et objectifs ont déjà été présentés et Philippe (Le Strat) l’a rappelé :

– Lanester, ville de confluences entre Scorff et Blavet, une cheville ouvrière en cœur d’agglomération
– Lanester, ville engageante, fidèle à sa culture humaniste
– Lanester, ville active dans la transition écologique, mobilisée face au changement climatique

Cela se concrétisera, notamment, par la réalisation d’au moins 1000 logements neufs sur les dix prochaines années, dans la perspective d’atteindre une population d’environ 23 500 habitants d’ici à 2029. Nous y arriverons avec un potentiel foncier théorique de 43,8 ha dans la tâche urbaine de la ville, affiné avec les 17,6 ha des sept secteurs stratégiques que sont les OAP (Orientation d’aménagement et de programmation), que Myrianne (Coché) nous a présenté, et dont 58.5% du foncier est déjà sous maîtrise publique, de la commune ou de l’État.

Dans les 10 prochaines années, il n’y aura aucune consommation d’espace en-dehors de la tâche urbaine actuelle. Finalement, ce qui caractérise bien un PLU, c’est son zonage. À Lanester nous avons donc :

– 53,5 % de surfaces urbanisées « U » (962,45 ha), ou à urbaniser « AU » (20,64 ha)
– 16% de zonage agricole « A » (313,93 ha)
– 32,6% de zonage naturel « N » (640,89 ha), dont 202 ha d’Espaces boisés classés (EBC) et 186 ha de zones humides « Nzh »

Lanester gardera donc son équilibre entre les espaces urbanisés et les espaces agricoles et naturels. Nous pouvons parier que cet équilibre sera complété d’une place importante accordée à la nature en ville. C’est un enjeu majeur pour le cadre de vie des habitants et l’assurance d’une résilience de notre commune face aux grands bouleversements à venir. Ces grands bouleversements, provoqués par le changement climatique en cours, vont se manifester avec de plus en plus de force. Permettre le développement de projets d’agriculture urbaine, tel que nous allons le voir de l’autre côté du Scorff dans le parc de Bois-du-Château, sont des pistes intéressantes qui resteront ouverte avec ce nouveau PLU.

Bien sûr, ce PLU n’est pas l’outil magique qui effacera le risque d’un effondrement global de la civilisation tel que nous la connaissons. Ce risque, mis en évidence par les collapsologues, est de plus en plus palpable avec les dernières études scientifiques, tel que la possibilité qu’un pallié dévastateur soit franchi rapidement avec le détachement du glacier Thwaites de l’Antarctique. Ce glacier, de 3 km d’épaisseur pour une surface équivalente au quart de la France, ferait subitement monter le niveau des océans de plus de 2 m. Le PLU ne nous prépare pas à cela, ni nos plans de submersion marine d’ailleurs. Quand l’usage du pétrole sera un lointain souvenir et que les centrales nucléaires n’auront plus d’uranium pour fonctionner, alors nous devrons toujours nous nourrir. C’est pourquoi ce projet de PLU, malgré tous les enjeux qui nous dépassent et qui vont nous dépasser, laisse ouvert le champ de l’entraide et des transitions dont nous avons besoin. »

 


Une réflexion sur “ARRÊT PLU LANESTER 28 FÉVRIER 2019 – INTERVENTIONS D’ALEXANDRE SCHEUER (FI)

  1. « J’ai toujours en tête cette phrase du spécialiste du climat Jean-Marc Jancovici, conclut-il. ‘Le problème, ce n’est pas le fait qu’on aille dans le mur ou pas. On va dans le mur ! Le problème, c’est à quelle vitesse on y va, à 50 km/h ou à 5 km/h ?' » https://t.co/1ocyx6xRtb— Alexandre Scheuerφ Très bien Monsieur Scheuer, je suis ravi de voir que la Fi prenne pour référence un spécialiste de la question climatique. Alors, n’oublions pas non plus ce que nous dit aussi Jean Marc Jancovici…   « ledébat nucléaire vs ENR est bien un débat àcôté dela question climatique. Remplacer une énergie sans émissionssignificatives de CO2 (le nucléaire) par une autre énergie sansémissions significatives de CO2 (les ENR) ne change rien auxémissions de gaz à effet de serre ». Ni encore celle-çi « Uneanalyserationnelle des risques commanderait plutôt d’arrêter demainmatin de mettre le moindre euro supplémentaire dans l’éolien etle solaire, qui en France vont déjà nous couter près de 100milliards « pour rien » avec les installations déjà enplace, pour tout mettre dans la « vraie » décarbonation. » 

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